« J’ai connu Roger Desserprit en 1949, à Paris, chez Vieira da Silva dans des réceptions que la peintre portugaise donnait chaque samedi, l’après-midi. Son atelier était un lieu fort accueillant, en tous sens.
Dans ces rencontres on y voyait nombre de personnalités des arts, critiques, historiens, marchands, peintres, sculpteurs, on y échangeait nos idées, on y faisait des connaissances, on discutait des tendances du moment, dont l’art abstrait avait la primauté .
On trouvait là, entre autres, Campigli, Goetz, Marcelle Cahn, Nouveau, Atlan, Seuphor, Nicolas de Staël, des marchands : J. Pierre, J. De Bourg, Pierre Loeb, et j’en passe. Dès lors mes rencontres avec Roger et sa compagne Ginette se firent quotidiennes.
Nous commençâmes une collaboration plastique qui nous amena l’année suivante à faire notre exposition M.A.D.I. chez Colette Allendy et ensuite aux Réalités Nouvelles, en 1950, avec la participation, à part nous deux, de Eielson, Bresciani, Koskas, Charchoune, Lerein. Ce fut la première salle M.A.D.I. de ce salon, pour nous mémorable.
L’œuvre de Desserprit fut là comme ailleurs toujours exemplaire. Peu de temps après Roger faisait chez Colette Allendy sa grande exposition de sculptures et peintures lumineuses. Le tout Paris pictural approuva avec enthousiasme cette nouvelle plastique.
Roger Desserprit était un travailleur infatigable et sa participation dans notre groupe fut toujours éminente, comme éminente son activité de précurseur à travers les années dans les Réalités Nouvelles.
L’œuvre de Desserprit reste et restera comme une de plus originales et pertinentes de notre époque, c’est ma conviction profonde ».
Carmelo Arden Quin