Une collection de six plâtres originaux de Jean Arp
« Le plâtre le fascinait et il s’étonnait de voir comment, encore humide, il se solidifiait. Ses plâtres n’ont rien à voir avec les plâtres de la sculpture traditionnelle. Ce n’est pas la seule raison de leur valeur inestimable puisqu’il faut également relever que ses modèles en plâtre sont toujours à la base de ses pièces en marbre, en pierre ou en granit. Le tirage des versions en bronze – qu’il confiait à un fondeur – ne connaissait jamais plus de trois ou de cinq exemplaires et il les voulait toujours réalisées selon la méthode de la cire perdue, un procédé qui n’abîme pas le plâtre. »
(Greta Stroeh (1939-2001), ancienne directrice de la Fondation Arp de Meudon, 1973)
Ludique et poétique, les sculptures de Arp partent toujours d’un plâtre qu’il a lui-même modelé à la main.
Dès 1930, il réalise ses premières sculptures avec ce matériau. Vers 1958, au faîte de sa notoriété, pour satisfaire la demande croissante, Arp s’entoure d’assistants dont le mouleur Capelli et les sculpteurs Santelli, Tarabella, Antoine Poncet … et André Mounier, qui travaillera avec lui dans son atelier.
Parmi les plâtres, certains sont des moulages de l’œuvre définitive qui parfois étaient offerts par l’artiste à son entourage ou à des institutions. Ces tirages sont souvent réalisés des années après la création du modèle original. Ils sont souvent soclés et en bon état de conservation.
La plupart sont des plâtres de travail au plus près de l’acte de création, comportant de nombreuses variantes, aidant l’artiste – assisté de ses collaborateurs – dans le processus d’élaboration de l’œuvre, ce qui est le cas pour quatre des présents plâtres, provenant de la collection de son assistant André Mounier, et pour l’un, de la collection du fondeur Gilbert Clémenti.
Citons plus spécifiquement les plâtres destinés à la « mise au point » du marbre ou à la fonte du bronze.
Un plâtre destiné au tailleur de pierre dit « metteur au point », en charge de la traduction en marbre, comporte des repères métalliques, ce qui dans la présente collection est le cas de L’ami du petit doigt provenant également de la collection André Mounier.
Un plâtre destiné au fondeur pour la traduction en bronze est recouvert d’une patine brune due à l’agent de démoulage, gomme laque ou savon noir, la présente collection n’en comporte pas d’exemplaire.
La Fondation Arp ne délivre pas de certificats pour les plâtres.