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Restauration de la grande maison de Brazzaville

La restauration complète de cette maison a duré environ une année et a mobilisé une dizaine de personnes à plein temps, hors les interventions extérieures comme le traitement de surface des parties métalliques.

Dans une optique de conservation à long terme respectant l’intégrité de l’édifice, il n’y avait d’autre option à adopter qu’une restauration complète, s’apparentant à celle d’un véhicule de collection. Cette restauration de qualité muséale a été effectuée avec un professionnalisme et un souci du détail extrêmement poussé. En effet Gérard Pannetrat ( tôlier-carrossier issu du prototype automobile) qui en est le maître d’œuvre, a suivi de A à Z les opérations : du démontage des trois maisons en Afrique, jusqu’au présent remontage.

Cette connaissance intime de chaque pièce de ce puzzle a permis d’éviter bien des erreurs. Comme par exemple la restitution exacte de la polychromie d’origine, sable pour les parois extérieures, vert pour l’intérieur, beige clair pour les faux plafonds et bleu canard pour les poteaux extérieurs.  De même la continuité du plancher intérieur en acier jusqu’aux deux balcons d’extrémités est une donnée qui pouvait échapper à un restaurateur amateur mais pas à Gérard Pannetrat…

La totalité des pièces constituant la maison a été scrupuleusement conservée, y compris les plus corrodées. Cependant devant la fragilité des éléments en tôle d’acier de la plate-forme porteuse, nous avons pris la décision de les refaire à l’identique, permettant ainsi l’exposition de la maison en extérieur et d’assurer de nouveau son utilisation en toute sécurité.

Les portiques axiaux et la charpente également en tôle d’acier étaient en très bon état et n’ont nécessité qu’un traitement de surface. Nous avons conservé en l’état, après décapage approprié, l’une des jambes d’un des  portiques, témoignant de sa bonne conservation.

Les parties couvrantes en tôle d’aluminium : panneaux de façades, portes, garde-corps et bacs de toiture, étaient également bien conservées. Un très important travail de carrosserie a cependant été nécessaire pour venir à bout de tous les chocs, estafilades, impacts de balles, déchirures… occasionnés par le temps et les hommes.

 

© C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

Certains éléments très mutilés, comme quelques panneaux à hublots – perforés ultérieurement pour y encastrer des climatiseurs – ont été précieusement conservés, les parties manquantes refaites à l’identique puis greffées.

Les lattes des caillebotis étaient à l’origine en chêne massif, expédiées de France avec les maisons. La plupart avaient été remplacées par des lattes de fabrication locale en iroko que nous avons fait compléter sur place.

L’isolation en laine de roche a été entièrement refaite, à l’intérieur des portes, panneaux de façades et faux plafonds.

Sur place les maisons étaient installées sur des pilotis en béton armés reliés à des fondations en maçonnerie.

Afin de pouvoir démonter, transporter et remonter la maison en quelques jours, tout en lui assurant des fondations capables de résister aux plus violents phénomènes naturels, une plate-forme démontable constituée d’un maillage de poutrelles d’acier boulonnées entre elles, a été conçue et réalisée sur mesure.

Les 21 pilotis en acier boulonnés sur la structure au sol, sont conçus de façon à pouvoir régler la hauteur de la maison de 0,60 m à 3,50 m.

© C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

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