Nous savions par des coopérants français que les deux Maisons Tropicales de Brazzaville étaient encore en place à la fin des années 80. Depuis, le Congo avait sombré dans les guerres civiles à répétition. Les maisons y avaient-elles survécues ?
Dès le premier soir de notre arrivée, en mars 2000, mon ami Gérald Moreau et moi-même, décidons malgré le couvre feu, d’aller sous bonne escorte boire un verre dans le centre ville dévasté. Nous montrons au chauffeur les quelques photos des maisons dont nous disposions et instantanément il nous répond avec un grand sourire : « Pas de problèmes ce sont les cases en tôle de l’avenue Paul Doumer à côté de la grande Poste, face à Cogelo » (Loto national Congolais). Cinq minutes plus tard, nous n’en croyons pas nos yeux lorsque la voiture s’arrête devant les maisons. Malgré les impacts de balles, les « verrues » rajoutées au cours des ans, l’aspect lépreux et la rouille, elles sont pratiquement complètes, occupées par de petites entreprises qui les maintiennent debout vaille que vaille à grand renfort de bricolages……
La suite : six mois d’interminables palabres, joies, déceptions, coups tordus, rencontres de gens merveilleux et d’autres moins… et finalement des souvenirs fabuleux plein la tête et les Maisons Tropicales toutes pimpantes exposées à Paris et aux USA comme dans mon rêve…
Eric Touchaleaume
© Photo E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.