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Peu après son arrivée en Inde, sur le site futur de Chandigarh, Pierre Jeanneret « bricole » pour son propre usage un ameublement rudimentaire et ingénieux, inspiré de l’artisanat traditionnel local : sièges utilisant le bambou, la tige de fer, la corde, la canne ou la sangle ; épaisse tranche de tronc de manguier non équarrie simplement posée sur des paniers en vannerie en guise de table basse ; bols en fer Sikh destinés aux ablutions rituelles, détournés en abats jour, perchés sur de grêles pattes en fer à béton, à usage de lampadaire…

Pierre Jeanneret assis dans l’un de ses fauteuils en bambou. Au mur, peinture naïve de son cuisinier Bansi Lal, vers 1955.

 

© Photos Studio Indiano, Chandigarh. Archives Eric Touchaleaume, Paris.

 

 

Vue intérieure de la maison de Pierre Jeanneret aménagée par ses soins avec du mobilier d’inspiration « ethnique » de sa fabrication et de l’artisanat local. Lucien Hervé 1955.

 

© Photo Lucien Hervé. Archives Judith et Lucien Hervé, Paris.

Cette production limitée reste au stade de la pièce unique et de petites séries prototypes destinées à meubler, outre son habitation, celles de quelques confrères et amis architectes comme en témoignent de rares photos d’époque. Quelques exemplaires offerts par Jeet Malhotra – proche collaborateur et disciple de Pierre Jeanneret qu’il considérait comme son « gourou » – sont conservés au Musée de la Ville de Chandigarh. Il subsiste également quelques pièces conservées en mains privées.

Salle de séjour, chez un collaborateur proche de Pierre Jeanneret. Ameublement identique à celui de la maison de Pierre Jeanneret : fauteuils en bambou (réf. PJ-SI-01-C), chauffeuses et banquette à assise sanglée (réf. PJ-SI-08-A). A noter la belle cheminée en brique au manteau aménagé de niches. Lucien Hervé 1955.

 

© Photo Lucien Hervé. Archives Judith et Lucien Hervé, Paris.

Par la suite, certains meubles produits en grandes séries resteront marqués de cette empreinte « ethnique ».
Le cas le plus pertinent étant le lit à sangles réf. PJ-L-01-A, directement inspiré du « charpoï », lit traditionnel, léger et aéré, que les Indiens sortent à l’extérieur des maisons pour dormir par les nuits étouffantes de la saison chaude.

Lit à sangles (réf. PJ-L-01-A). Pierre Jeanneret réinterprète le « charpoï » traditionnel indien, que l’on sort des maisons pour dormir à l’extérieur à la saison chaude.

 

© Photo E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

 

 

Très vite et parallèlement à ces expérimentations – que Pierre Jeanneret semble avoir poursuivi pour son plaisir et usage personnel – ce type de mobilier « d’artiste » s’avérant trop fragile et d’aspect trop artisanal pour un usage public intensif, un bureau d’étude est mis en place afin de concevoir un programme d’ameublement à grande échelle, intitulé : « LOW COST FURNITURE ».

Différents collaborateurs indiens participeront activement à ce programme supervisé par Pierre Jeanneret, dont Eulie Chowdury, Jeet Malhotra, A.R. Prabawalkar… Le Corbusier n’a pas pris part à ce programme, se cantonnant à l’ameublement et la décoration de ses propres bâtiments.

© Photos Studio Indiano, Chandigarh. Archives Eric Touchaleaume, Paris.

C’est une ville entière dont les bâtiments sortent de terre comme des champignons qu’il s’agit d’équiper à un rythme effréné !
De nombreuses gammes de mobilier, solide, pratique, utilisant exclusivement les matériaux, le savoir-faire et la main d’œuvre locale, voient ainsi le jour en quelques années, adaptées à des usages et des lieux précis.
Durant une quinzaine d’années, en pleine croissance de la ville, les plans d’exécution tirés au bleu d’après les croquis originaux de Pierre Jeanneret sont fidèlement respectés par les menuisiers en charge de la fabrication et tout est contrôlé par le bureau de création.
Plusieurs ateliers travaillent en permanence à cette tâche immense, les ateliers du Penjab n’y suffisant pas, des ateliers de New Delhi sont également sollicités, comme l’attestent plusieurs plaques de fabricants retrouvées sur quelques meubles.

Salle de réunion, maison du Gouverneur. Fauteuils et canapés, modèle dit « Upholstered sofa easy chair » (réf. PJ-SI-32-A/B), vers 1965.

 

© Photos Studio Indiano, Chandigarh. Archives Eric Touchaleaume, Paris.

Ces gammes de mobilier peuvent se classifier par la typologie de leur forme de pied : le pied type « V » qui équipe la gamme la plus étendue, type « X », type « Y », type « Z », type « fuseau » plein ou évidé, type « angle», type « pont », type « rondin », type « monobloc », type « cornes »…

Dans chaque catégorie existent des variantes démontables – principe cher à Pierre Jeanneret – soit assemblées par deux écrous pour les sièges, soit simplement emboîtées pour les bureaux, dont le plateau repose, sans fixation, d’un côté sur un caisson et de l’autre sur un piètement.

Chauffeuse basse à dossier rabattable (réf. PJ-SI-61-A).

 

© Photo C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

Les deux essences de bois utilisées – aujourd’hui pratiquement introuvables – le teck massif principalement, plus rarement et limité à quelques modèles, le sisso (palissandre indien), abondent jusqu’à la moitié des années 60 et sont de très belle qualité.
Le teck apporte ainsi à ces meubles dits « économiques » une qualité et un aspect d’un luxueux dépouillement, particulièrement quand après avoir été exposé de longues années aux intempéries et au soleil il se décolore et prend des teintes allant de l’olivier légèrement oranger au gris délavé. En revanche, lorsqu’il a été protégé par les brise-soleil et les lourdes tentures qui entretiennent la pénombre de caverne qui règne à l’intérieur des édifices de Chandigarh, de même que le sisso, il est d’une très belle teinte acajou foncé. Le teck plaqué est utilisé pour les plateaux de tables et de bureaux, qui exceptionnellement sont en massif.

 Table de bibliothèque (réf. PJ-TAT-08-A), grand modèle sans éclairage (existe en plusieurs formats) équipant les salles de lecture de la Bibliothèque Universitaire, que l’on retrouve également dans d’autres bibliothèques de la ville dont celles des bâtiments du Capitole (réf. PJ-TAT-10-B)

 

© Photo C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

Selon les modèles et la destination, les sièges sont cannés ou plus rarement cordés, tapissés de toile de coton naturel, de belle moleskine épaisse et granuleuse, ou plus spécifiquement de cuir aux teintes vives, provenant exclusivement de bovins morts naturellement afin de ne pas heurter les convictions religieuses des Hindous.

Banquette cannée, modèle dit « Armless easy chair » (réf. PJ-SI-35-B)

 

© Photo C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

Le style de cette production est d’un modernisme plus ou moins affirmé selon les modèles et les destinations ; créations pures pour la plupart ou réinterprétations de modèles créés en France dans les années précédant son arrivée en Inde ; pour certains avec Charlotte Perriand, commercialisés sous l’étiquette « L’équipement de la maison », puis « Bureau de Coordination du Bâtiment » (B.C.B.), ou bien encore avec Jean Prouvé.

Chauffeuses basses (réf. PJ-SI-59-A)

 

© Photo C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

Le premier grand chantier d’ameublement, celui de la Haute Cour (1955) s’est déroulé sur les années 1953-1954.
Il apparaît dans de nombreux documents (cf. à la suite, tableau chronologique, attributions et documentation justificative) que Le Corbusier, s’est personnellement investi dans l’ameublement et la décoration de ses bâtiments du Capitole, dont certains modèles se retrouvent à la Haute Cour, au Secrétariat, à l’Assemblée et même au Club nautique. Ces modèles sont pour certains le fruit d’une collaboration entre le Corbusier et Pierre Jeanneret. Ils cohabitent harmonieusement avec des créations exclusives à Pierre Jeanneret *, sélectionnées cependant par Le Corbusier et personnalisées sous ses directives par des garnitures spécifiques pour les sièges. Tissus, cuirs et passepoils font l’objet de nombreuses notes quant à leur choix et leurs couleurs, dans des gammes très vives, particulièrement audacieuses pour les sièges de l’Assemblée. Seul le mobilier de Pierre Jeanneret, purement administratif et cantonné aux bureaux des subalternes, n’est pas « revisité » par Le Corbusier.

Pierre Jeanneret dans un salon de l’Assemblée. Décor de Le Corbusier, poussant le soucis du détail jusqu’au choix des rideaux et du tapis. Canapé et fauteuil de Le Corbusier et Pierre Jeanneret (réf. LC-PJ-SI-42-A/B). Volets aérateurs et luminaire de Le Corbusier. FLC, photo Jean Petit, 1964.

 

© Fondation Le Corbusier.

Fauteuils, modèle dit « Advocate or Press chair ». Le Corbusier et Pierre Jeanneret. (réf. LC-PJ-SI-41-A). Banquettes pour le public. Pierre Jeanneret. (réf. PJ-SI-38-B) Lucien Hervé 1961.

 

© Photos Studio Indiano, Chandigarh. Archives Eric Touchaleaume, Paris.

Parmi les réalisations les plus marquantes effectuées pour l’Assemblée (1964), citons le modèle de table basse à plateau en section de tronc d’arbre de la maison de Pierre Jeanneret, repris en version améliorée, d’un piètement tripode en tige de fer vissé, de type « fuseau évidé ». réf. LC/PJ-TB-02-A
Notons que dès la fin du XIXe siècle de nombreux coloniaux d’Afrique ou d’Asie rapportaient en métropole des « tranches » d’essences rares pour les « monter » en tables. L’audace de Charlotte Perriand, Pierre Jeanneret, Le Corbusier, qui tous trois utilisèrent ce principe de table basse, consista à la sortir du « bric-à-brac exotique », pour mettre en évidence sa beauté brute dans un cadre moderne et épuré.

Table basse. Plateau constitué d’une tranche de tronc d’arbre. Le Corbusier et Pierre Jeanneret (réf. LC-PJ-TB-02-A).

 

© Photo C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

Dans le cas présent l’utilisation de ce type de table « rustique » dans un bâtiment aussi officiel et cérémonieux que l’Assemblée est particulièrement osé ; il semble d’ailleurs que les juges l’ait refusée pour la Haute Cour, comme l’indique un projet d’ameublement pour ce bâtiment comportant ces tables, resté partiellement sans suite.

Table basse. Plateau constitué d’une tranche de tronc d’arbre. Le Corbusier et Pierre Jeanneret (réf. LC-PJ-TB-02-A).

 

© Photo C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

Toujours à l’Assemblée, Le Corbusier n’hésitent pas à faire cohabiter des styles à priori diamétralement opposés : ethnique avec la table tronc d’arbre, moderniste avec les bureaux de Pierre Jeanneret, théâtral avec la spectaculaire table de conférence réf LC/PJ-TAT-14-A à pieds de type « cornes », symbole qu’il affectionne particulièrement.
L’on retrouve ce motif, en balustrade devant un bassin, dans la villa de Gautam Sahgal (Pierre Jeanneret architecte).

Table de conférence, dite « Committee table ». Dessin du pied symbolisant deux cornes entrecroisées. Le Corbusier et Pierre Jeanneret (réf. LC-PJ-TAT-14-A).

 

© Photo C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

Dans « l’œuvre d’art totale » qu’est le site du Capitol Complex, de ses trois « Palais » et de ses monuments symboliques, tout est conçu pour évoquer la fonction solennelle des lieux, qui ne ressemblent à rien de ce qui a existé auparavant Vus sous ce prisme l’on comprend mieux l’aspect de « trônes hypertrophiés » des fauteuils de juges, les couleurs éclatantes des cuirs des « Senate chairs », les extravagantes tables à pieds type « cornes » de l’Assemblée… ainsi que d’innombrables détails, qui, décontextualisés, pourrait paraître d’un baroque excessif.

Fauteuil, modèle dit « Committee chair » (réf. PJ-SI-30-A). Les couleurs vives (vert, rouge, bleu et jaune) des cuirs garnissant ces sièges de Pierre Jeanneret ont été spécialement choisies pour ce lieux précis par Le Corbusier (les trois sièges, en bas), les deux autres (en haut) garnis de leur moleskine d’origine proviennent de la Haute Court, bâtiment pour lequel Le Corbusier a également imposé ses coloris.

 

© Photo C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

Chaque ensemble de bâtiments dépendant d’un secteur administratif : éducation, administration, justice, santé… compte dans ses locaux des éléments de mobilier qui lui sont propres, par exemple le bureau à casiers-bibliothèque en façade réf. PJ-BU-02-A et la bibliothèque basse dite « File rack » réf. PJ-R-27-A, tous deux en sisso, équipant l’immense immeuble du Secrétariat ainsi que plusieurs bâtiments administratifs gouvernementaux.

Bureau-bibliothèque, modèle dit « Office table ». Pierre Jeanneret. (réf. PJ-BU-02-A)

 

© Photo C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

Ces meubles administratifs, merveilleusement dessinés, sont du plus pur modernisme et s’accordent avec les façades rythmées de brise-soleil en béton des palais de Le Corbusier et la modénature de celles de Pierre Jeanneret.

Bibliothèque à périodiques (réf. PJ-R-26-A). Modèle présent dans les différentes bibliothèques de P.U. et celles d’autres bâtiment dans la ville.

 

© Photo C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

D’autres beaux bureaux aux lignes architecturées comme des bâtiments, meublent ces administrations, le plus élégant étant le modèle dont le plateau vient simplement s’encastrer d’un côté sur un long caisson bas et de l’autre sur un piètement tripode triangulaire de type « rondin » réf. PJ-BU-14-A.

Bureau démontable modèle dit « Writing table for junior officers ». Pierre Jeanneret (réf. PJ-BU-14-A).

 

© Photo C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

L’immense campus de l’Université du Penjab (P.U.) à Chandigarh, à la réalisation duquel Pierre Jeanneret travailla sans discontinuité de sa fondation en 1954 à son départ définitif de l’Inde en 1965, constitua la plus grosse commande de mobilier et donna naissance aux modèles de meubles du plus pur style Pierre Jeanneret, conçus en étroite osmose pour des bâtiments Pierre Jeanneret. Certains modèles se retrouvent dans d’autres bâtiments de Pierre Jeanneret disséminés dans la ville et également dans les bâtiments de Le Corbusier.

 Gandhi Bhawan, 1966.

 

© Photos Studio Indiano, Chandigarh. Archives Eric Touchaleaume, Paris. Archives Fondation Le Corbusier.

Le fauteuil bas canné à pieds de type « V » (inversé) dit « Easy armchair » réf. PJ-Si-29-A, dont un exemplaire figurait sur le balcon de chaque chambre des résidences pour étudiants, est particulièrement représentatif de son talent, efficace et élégant, mais sans ostentation.
Ce siège est à la fois classique et moderne, robuste, pratique, adapté au climat par son cannage aérant l’assise et le dossier, résistant aux intempéries et aux insectes, le teck étant naturellement imputrescible et anti-xylophages, réparable indéfiniment…
Il y a encore quelques années, on pouvait voir dans P.U. des rempailleurs itinérants refaisant les cannages en fil plastique plus résistant que la canne naturelle.

« Easy armchair » ( réf. PJ-Si-29-A)

© Photos Studio Indiano, Chandigarh. Archives Eric Touchaleaume, Paris. © Archives Fondation Le Corbusier.

Cette famille de pieds en « V inversé » comporte une gamme très étendue de fauteuils, chaises, chauffeuses basses, canapés, divans, tabourets, petits bureaux, meubles de rangement…
Cette prédilection particulière pour le piètement en « V » inversé, également dénommé « compas », qu’il partage avec Jean Prouvé et Charlotte Perriand, découle du portique porteur des constructions légères réalisées pour la SCAL à Issoire, mis au point par le groupe en 1939-1941.
Antérieurement à sa venue en Inde, il met en point en 1946 pour le Bureau Central du Bâtiment et pour Knoll USA, une élégante chauffeuse basse, la « Scissor chair » (chaise ciseaux) dotée de ce type de piètement.

Fauteuil de bureau, dit « Office cane chair ». Présent à P.U. et dans de nombreux bâtiments administratifs de Chandigarh (réf. PJ-SI-28-A).

 

© Photo C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

Chauffeuse tapissée en moleskine bleu originale (réf. PJ -SI-36-A). 

© Photo C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

Fauteuils, modèle dit « Upholstered easy chair » (PJ-SI-32-A).
Salon équipant les résidences universitaires et autres bâtiments de Chandigarh dont le Club nautique.

 

© Photo C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

La petite table carrée de cafétéria réf PJ-TA-04-A, à larges pieds de type « fuseau » et plateau à bords inclinés – la surface du plateau étant plus large dessus que dessous – est également représentative de ses créations pour P.U.

Des modèles de meubles conçus à l’origine pour P.U. se retrouvent dans d’autres bâtiments de Chandigarh, c’est le cas cette table de cafétéria, du « Easy armchair » réf. PJ-Si-29-A, du « Office armchair » réf. PJ-SI-28-A

Table carrée de cafeteria dite « Dining table » (réf. PJ-TA-04-A). Modèle simple, robuste et élégant typique du style Jeanneret. En teck naturel ou repeint en noir régulièrement par mesure prophylactique. Ce modèle de table équipait toutes les cafeteria du campus de P.U ainsi que celles d’autres bâtiments de Chandigarh.

 

© Photo C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

La  table éclairante de bibliothèque réf. PJ-TAT-10-B, de proportions généreuses, dotée de deux pieds de type « angle droit » et d’abats jour en tôle.

 Table de lecture éclairante (réf. PJ-TAT-10-B) et chaises de bibliothèque ( réf. PJ-SI-51-A)

 

© Photos Studio Indiano, Chandigarh. Archives Eric Touchaleaume, Paris. © Photo C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

L’Ecole des Beaux-Arts (1959-1965), bâtiment en brique à la toiture composé de sheds vitrés, évoquant un bâtiment industriel, magnifique création de Le Corbusier, comportait dans la section Institut de Design et d’Artisanat, quelques meubles remarquables et totalement atypiques, de par leur design, leur technique de fabrication et leur matériau. La fabrication de ces meubles est visiblement antérieure aux productions du programme « Low cost furniture ».

Vue aérienne de l’Ecole des Beaux-Arts, vers 1965.

 

© Photos Studio Indiano, Chandigarh. Archives Eric Touchaleaume, Paris.

Citons l’unique exemplaire de table de sculpteur réf. PJ-TAT-03-A en bois de cèdre, munie d’une sellette tournante et amovible perforant son plateau, dotée d’un énorme pied de type « fuseau », que l’on retrouve réinterprété dans l’architecture des piliers de soutènement des porches d’entrée de la cafeteria de l’Ecole Polytechnique et de la Villa Oberoi.

Table de sculpteur (réf. PJ-TAT-03-A). Département Design et Artisanat. Table paraissant de fabrication plus ancienne que le bâtiment d’ou elle provient, probablement transférée d’un autre site.

 

© Photo C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

Quelques tables à dessin au piètement de cèdre peint en rouge composé de quatre pieds de type « fuseau évidé » supportant un plateau incliné en contreplaqué teck réf. proviennent également de ce lieu.
Il est probable que ces quelques meubles si particuliers, aient été transférés d’un autre bâtiment, construit antérieurement, comme le Bureau des Architectes (1956).

Table à dessin. (réf. PJ-TAT-02-A ) Département Design et Artisanat. Table paraissant de fabrication plus ancienne que le bâtiment d’ou elle provient, probablement transférée d’un autre site.

 

© Photo C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

L’Ecole d’Architecture (1965), réplique de l’Ecole des Beaux-Arts, comporte d’intéressantes tables d’architecte réf. PJ-TAT-12-A, blocs géométriques rectangulaires en cornières de fer soudées, peintes dans de vives couleurs primaires, très corbuséennes : bleu, jaune, rouge, vert ; œuvre commune de Pierre Jeanneret et de A.R. Prabawalkar, proche collaborateur de Le Corbusier et Pierre Jeanneret et premier directeur du bâtiment de l’Ecole d’Architecture.

Bureaux d’architectes (réf. PJ-TAT-12-A). Collaboration entre Pierre Jeanneret et A.R. Prabawalkar, premier directeur de l’Ecole d’Architecture et proche collaborateur de Le Corbusier et Pierre Jeanneret. Tables peintes aux couleurs primaires.

 

© Photo C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

Comme l’attestent quelques photos d’époque, certains types de meubles, fabriqués à très peu d’exemplaires, semblent avoir été destinés uniquement à des résidences particulières.
Mais inversement, certaines de ces résidences étaient partiellement équipées de mobilier à usage public, citons la table de salle à manger réf. PJ-TA-01-A à pieds de type « fuseau » , visible dans un intérieur privé sur une photo de Lucien Hervé qui, plus tard, a également équipé la cafétéria de l’Hôpital P.G.I.

Table à manger, variante courte (réf. PJ-TA-01-A)

 

© Photo C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

Coffre à linge dit « Dirty linen basket » (réf. PJ-R-23-A).

 

 

© Photo C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

Deux lampadaires, modèle dit « Standard lamp » (réf. PJ-LU-04-B).

 

© Photo C. Baraja – E. Touchaleaume. Archives Galerie 54, Paris.

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