Habitat tropical standard à charpente bois.
Ce modèle de série découle du prototype à charpente acier de Jean Prouvé de 1958.
La production de six cent tente-huit modules à destination de logements pour instituteur et de bâtiments scolaires a été remportée par l’Atelier LWD, sur concours international financé par le Fonds Européen, en 1964.
Le programme retenu témoigne d’une synthèse réussie entre des techniques artisanales et modernes.
Conçus selon un principe modulaire de 8,75 x 8,75 m à l’entraxe des poteaux porteurs, les logements sont composés d’un ou deux modules et les bâtiments scolaires d’un à six modules.
Fruit de la collaboration entre Jean Prouvé, ingénieur conseil, et l’Atelier d’architecture LWD (Lagneau, Weill & Dimitrijevic), cette structure concrétise les recherches prospectives d’un système d’habitat industrialisé pour les pays tropicaux et en particulier pour l’Afrique équatoriale à climat chaud et humide.
À la différence des Maisons Tropicales de Jean Prouvé (1949-1950), le procédé étudié ici ne vise pas l’industrialisation complète de la construction, mais la production en série de quelques éléments métalliques standardisés complétés par des matériaux locaux, faciles à assembler par la main d’oeuvre locale.
Ces éléments préfabriqués comprennent un bac de toiture et un panneau de façade en tôle d’aluminium, fabriqués au Cameroun par l’usine Alucam à Édéa, filiale de Péchiney-Aluminium Français, ainsi qu’un poteau porteur en tôle d’acier pliée de fabrication française.
La chape en béton, les murs pignons et les pans de mur en façades (selon le modèle, préconisés en parpaings ou en bardage de bois en région forestière), ainsi que la charpente en bois rouge, sont réalisés par la main-d’œuvre locale.
La recherche d’économies par la mise en valeur des ressources naturelles du Cameroun a orienté les architectes vers l’utilisation massive du bois sur ce modèle de série, en remplacement de la charpente en acier du prototype de 1958 de Jean Prouvé, beaucoup trop onéreuse.
La plupart de ces bâtiments ont été détruits ou dénaturés, leurs fragiles panneaux de façade en aluminium remplacés par des murs de parpaings.